Les adeptes du zéro déchet vous le diront, le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas. Rassurez-vous : adopter un mode de vie plus responsable pour l’environnement ne signifie pas qu’il faut arrêter de consommer, mais plutôt revoir ses habitudes afin de mieux consommer.

Pour y parvenir, on commence par faire le tour des poubelles de cuisine et de salle de bain, ainsi que du bac de recyclage pour avoir une meilleure idée de ce que l’on y met et trouver des solutions pour en réduire la taille.

Le dilemme du bac de recyclage

Même bourrés de bonnes intentions, il arrive fréquemment que nous ne sachions pas dans quelle poubelle jeter certains déchets. Il ne faut donc pas hésiter à consulter l’application « Ça va où ? » de Recyc-Québec, qui répertorie la grande majorité des objets du quotidien et des matières.

Dans le doute, mieux vaut jeter le tout dans la poubelle que de contaminer des matières recyclables, car non seulement le travail des employés des centres de tri sera ralenti, mais une quantité moindre de déchets seront récupérés. Dans tous les cas, rincez les contenants avant de les placer dans le bac de recyclage pour éviter moisissures et mauvaises odeurs.

Parmi les matières acceptées, on trouve :

  • Les bouchons et les couvercles en plastique, qu’il faut préférablement laisser sur les bouteilles et les pots pour éviter, là encore, la contamination ;
  • Les plastiques apposés d’un chiffre allant de 1 à 7 au centre d’un triangle, à l’exception du 6, le polystyrène, qui n’est pas récupéré dans toutes les municipalités ;
  • L’aluminium souillé ;
  • Les sacs de plastiques souples et autre pellicule plastique, à condition de les regrouper dans une seule poche pour faciliter le travail des employés des centres de tri.

Évitez d’y placer des produits comme des ampoules, des piles, du verre brisé ou encore des matières dangereuses, qui peuvent pour leur part être déposés dans des endroits prévus à cet effet.

Quelques bonnes habitudes à adopter

Recycler adéquatement est très important. Mais pour tendre vers le mode de vie zéro déchet, d’autres habitudes peuvent facilement être intégrées dans votre routine.

À l’épicerie

  • Pâtes, farine, café ou produits ménagers ; l’achat en vrac est un excellent moyen de réduire considérablement les emballages, surtout quand on sait que 47 % des déchets plastiques au Canada proviennent d’emballages en plastique à usage unique. Renseignez-vous sur les ressources proches de votre domicile et prévoyez d’apporter vos contenants.
  • Si l’utilisation des sacs d’épicerie réutilisables est bien ancrée dans nos habitudes, il peut tout de même arriver d’être pris au dépourvu. Pour vous assurer d’en avoir toujours un à portée de main, choisissez un modèle qui, une fois plié, se glisse aisément dans une poche.
  • Le gaspillage alimentaire est un véritable fléau : rien qu’au Canada, 58 % de toute la nourriture produite au pays est jetée, selon l’organisation Second Harvest. Pour le réduire, planifiez vos repas en faisant une liste d’épicerie et en utilisant les restes du frigo. L’application « Ça va où ? » de Recyc-Québec propose d’ailleurs des astuces pour mieux conserver les aliments.

À la maison

  • Avez-vous déjà songé à troquer vos essuie-tout contre leur version réutilisable, ou encore contre des lingettes et des éponges lavables ? Les essuie-tout sont compostables, mais leur production nécessite beaucoup de ressources pour une durée de vie bien courte. Car s’ils sont compostables quand utilisés pour essuyer des matières organiques, les essuie-tout à usage unique ne sont toutefois pas recyclables.
  • Pourquoi ne pas bannir de votre cuisine les sacs de type « Ziploc » et les pellicules plastiques ? À la place, conservez vos aliments dans des sacs en tissu ou dans des boites en verre, et utilisez de l’aluminium ou des pellicules alimentaires à base de cire d’abeille ou des couvre-plats en tissu réutilisables pour les recouvrir.
  • Tampons démaquillants, coton-tige, mouchoirs, papier hygiénique : ces produits existent aussi en version réutilisable. Tout est une question d’habitude. Il y a également d’excellents savons, shampooings, beurres corporels et dentifrices dénués de tout emballage.
  • Si vous êtes du genre à consulter les circulaires, vous pouvez désormais le faire en ligne. En apposant sur votre boite aux lettres un autocollant indiquant que vous refusez de recevoir de la publicité, vous réduirez considérablement le volume de votre bac de recyclage. Il est possible de s’en procurer un gratuitement dans certains arrondissements de Montréal.

Donner une seconde vie aux objets

Ce n’est pas parce que certains de nos objets comme les lunettes, les petits meubles, les vêtements ou encore certains produits électroniques ne nous servent plus, qu’ils ne peuvent pas être réutilisés. En les proposant à des organismes de réemploi, on peut alors leur donner une deuxième vie ou leur trouver une nouvelle vocation. Les friperies et magasins de seconde main comme Renaissance, le Chaînon, l’Armée du salut ou le Village des Valeurs renferment parfois de vrais trésors !

C’est aussi un excellent moyen de réduire le gaspillage vestimentaire, puisque l’on porterait seulement 25 % de notre garde-robe. Sans compter que l’industrie de la mode est le deuxième secteur le plus polluant du monde. Et pourquoi ne pas joindre l’utile à l’agréable en organisant un échange de vêtements entre amis ?

Se demander si un objet cassé peut être réparé au lieu de lui faire prendre le chemin de la poubelle contribue aussi grandement au mode de vie zéro déchet. À défaut de pouvoir soi-même le remettre à neuf, il est possible de l’apporter à des organismes spécialisés comme Insertech qui, en plus d’avoir une mission de réinsertion, offre des solutions informatiques abordables et écologiques.

Donner de son temps et de son talent

Au lieu d’offrir un énième livre ou un jouet qui finira au fond d’une boite, pourquoi ne pas donner de son temps ou de son talent à ses proches ? Cela peut prendre la forme d’un cadeau fait maison, d’une activité ou tout simplement d’un moment passé ensemble à partager son savoir-faire ou ses souvenirs.

Des gestes déjà ancrés dans le quotidien des boomers

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les millénariaux n’ont pas le monopole des bonnes pratiques écolos. Selon un sondage du réseau de magasins français Biocoop, les boomers n’ont en fait rien à envier à la jeune génération. Si les 18-34 ans privilégient davantage les objets et vêtements de seconde main, les produits d’hygiènes réutilisables lavables ainsi que les gourdes pour éviter la pollution plastique, les plus de 65 ans font aussi largement leur part.

L’étude révèle en effet que la démarche zéro déchet est plus ancrée dans leur quotidien. Ces derniers font davantage du compost et le tri de leurs poubelles, en plus de préférer réparer leurs appareils électroménagers plutôt que de s’en départir. Les habitudes alimentaires des boomers diffèrent également de celles des plus jeunes : les fruits et légumes de saison, les produits à la coupe plutôt que préemballés et les produits bruts pour cuisiner sont légion chez les 65 ans et plus.