Guylaine Tanguay : une voix de cœur

Depuis de nombreuses années, on associe naturellement la chanteuse Guylaine Tanguay à son style de prédilection : la musique country. Mais l’artiste a maintes fois prouvé que ses talents vocaux ne connaissent pas de frontière, et elle s’apprête à le démontrer de nouveau grâce à sa participation au spectacle Parapapam.

Mais ce spectacle grandiose n’est que l’un des projets qui occupent Guylaine Tanguay ces temps-ci. Elle poursuit sa tournée À ma façon tirée de la trilogie de CD du même nom, elle prend très au sérieux son rôle de porte-parole de la Fondation québécoise du cancer et se fait désormais un devoir de parler ouvertement de son expérience de la fibromyalgie.

Et dans ce tourbillon, elle prépare son temps des fêtes familial, qui sera quelque peu différent cette année.

Parapapam

Parapapam est un grand spectacle du temps des fêtes qui sera présenté à la Maison symphonique de Montréal et qui rassemblera plusieurs talents : Guylaine Tanguay partagera la scène avec Roch Voisine, et tous deux y accueilleront également d’autres voix, dont celles d’un chœur de 125 chanteurs incluant les Petits chanteurs du Mont-Royal. Tout ce beau monde sera accompagné par l’Orchestre symphonique de Longueuil, dirigé par Alexandre Da Costa.

Au menu de ce festin musical? Des chants classiques et des chansons incontournables et populaires du temps des fêtes.

Guylaine Tanguay est très enthousiaste face à ce projet unique qui la verra pour la première fois occuper le devant de la scène de la Maison symphonique pour un spectacle au complet : « J’ai déjà chanté à la Maison symphonique quelques fois, comme invitée, mais je n’étais pas là pour faire un spectacle en entier. C’est la première fois que je vais vivre ça. » Elle cite ensuite une réponse de son complice Roch Voisine à une journaliste où il souligne que, malgré qu’il ait participé à plusieurs spectacles semblables au cours des années, « c’est un projet que tu ne peux pas manquer dans ta vie », et « auquel tu ne peux pas dire non. »

À ma façon

L’autre gros projet de l’interprète de Je m’envolerai va de l’avant avec la poursuite de sa tournée À ma façon : un projet particulier qui n’aurait pas pu exister sans les demandes et la participation des admirateurs de la chanteuse, avec lesquels elle avoue entretenir une relation étroite.

Au début de la pandémie, Guylaine Tanguay a présenté un spectacle sur la plateforme livedanstonsalon, qui permettait aux gens de visionner des prestations sur l’écran de leur choix, de chez eux : « Une fois que ça a été fait, les gens m’écrivaient sur Facebook pour savoir si j’allais leur offrir un autre spectacle. » Elle a alors lancé un appel à ses fans : « Envoyez-moi des chansons que vous aimeriez entendre qui ne sont pas country, et on va monter un spectacle qu’on va faire sur la plateforme. »

La chanteuse ignorait à ce moment qu’elle venait de déclencher une série d’événements qui feraient encore scintiller son étoile pour plusieurs années à venir.

Elle a reçu une foule de suggestions, le spectacle promis a été monté, mais les demandes n’ont pas cessé : aurons-nous droit à des CD, à une tournée? C’est ainsi qu’est née À ma façon, une trilogie d’albums consacrée à Ginette Reno, à Céline Dion et à d’autres grands noms de la chanson française. Il s’agit à la fois d’un hommage à de grandes voix et à de belles chansons et d’un cadeau aux admirateurs qui la suivent depuis des années.

Ceux-ci se font d’ailleurs entendre haut et fort lors des représentations du spectacle : « On a la preuve que c’était vraiment leur choix parce que tout le monde chante, du début à la fin. Ça chante tellement fort! Mes techniciens qui sont dans la salle disent que c’est comme un gros karaoké de luxe avec plein de musiciens sur la scène. C’est la première fois qu’on vit ça, que le public chante autant pendant un spectacle. »

La Fondation québécoise du cancer

Depuis la fin de l’année 2020, la chanteuse d’origine jeannoise est porte-parole de la Fondation québécoise du cancer, un organisme de soutien pour les personnes atteintes de cancer et leurs proches.

La fondation offre une foule de services, y compris de l’information, des centres d’hébergement, du soutien psychologique, des programmes de bien-être physique, et plus encore.

Guylaine Tanguay est malheureusement bien placée pour parler de la Fondation québécoise du cancer, puisque sa famille a été, et est toujours, touchée par cette maladie qui a notamment jeté son dévolu sur son frère Jimmy. Témoin de l’aide que celui-ci et ses proches ont pu recevoir, la chanteuse est fière de pouvoir faire connaître l’existence de l’organisme : « Selon moi, c’est une fondation qui n’est pas assez connue. C’est une espèce de gros trésor auquel tous les Québécois peuvent avoir accès et qui est en lien direct avec les gens. C’est vraiment fait pour simplifier la vie, dans un moment de la vie où tout est compliqué. » C’est d’ailleurs la première raison pour laquelle Guylaine Tanguay a accepté cette responsabilité d’être porte-parole : pour que « les gens soient au courant que ça existe. »

L’autre raison se trouve dans la personnalité de l’interprète, empreinte de générosité et de bienveillance : « Ça ne sert à rien d’être connue. C’est le fun, ça me permet de chanter, mais il faut être utile à quelque chose. Et je me suis dit, “Si, moi, je peux être utile à ça, tant mieux!” Ça me ressemble beaucoup, de donner directement et d’aider, d’essayer de simplifier la vie des gens. J’essaye de faire ça dans ma vie en général. Alors, tout ce que je peux faire pour les autres, je le fais. »

D’ailleurs, en plus de ces activités de communication, Guylaine participe également à des événements-bénéfice au profit de la fondation, comme le Cancerto qui aura lieu au Casino de Montréal, le 13 décembre. En compagnie de Maxime Landry et de Marjo, elle promet une soirée remplie de musique, de danse et de plaisir!

Faire connaître la fibromyalgie

Avec tous ses engagements, Guylaine Tanguay projette l’image d’une femme dynamique à l’énergie débordante. C’est donc avec un grand étonnement que les gens ont appris, il y a quelque temps, que l’autrice-interprète est atteinte de fibromyalgie, un syndrome surtout caractérisé par des douleurs musculaires et articulaires chroniques.

« J’avais hésité à en parler parce que je ne voulais pas me plaindre. Je ne voulais pas avoir l’air de la fille qui fait pitié. Mais une fois que j’en ai parlé, j’ai eu tellement de commentaires de gens touchés par ça et qui me disaient “Merci d’en parler, parce que moi, je n’ose pas.” Parce qu’il y a beaucoup de jugement en lien avec cette maladie. »

Du jugement lié à l’incrédulité face à une maladie invisible : « J’ai décidé [d’en parler] aussi justement pour dire que si je ne suis pas courbée en deux et que je continue ma vie, ça ne veut pas dire que je ne souffre pas. La souffrance peut se faire en silence, elle peut se faire différemment et, pour moi, c’était important de me donner en exemple. Parce que souvent, c’est une douleur qui est cachée, et ça ne paraît pas. Personne ne le sait. Et quand tu en parles, bien tu n’es pas pris au sérieux. »

La chanteuse s’implique donc également dans ce domaine en offrant ses services comme animatrice ou conférencière dans des événements liés à la fibromyalgie en particulier ou à la douleur en général. Elle souhaite ainsi sensibiliser les gens à la réalité de ceux qui souffrent en silence et les inviter à respecter ces derniers : « Pour moi, le respect est vraiment très important. Parce que, quand on se sent respecté à travers ça, déjà, ça nous aide à moins souffrir. »

Un temps des fêtes différent

Chez les Tanguay, comme dans plusieurs familles, le temps des fêtes est associé aux rencontres familiales et à des traditions bien ancrées.

Cependant, pour Guylaine et sa famille, les célébrations de cette année seront chamboulées. Alors qu’habituellement, les rencontres et les activités sont prévues, cette fois-ci, elles seront moins organisées : « Toutes les routines du temps des fêtes qu’on avait, on ne les aura pas. On va les transformer, on va les adapter. »

Parmi les causes de ces changements, il y a bien sûr le spectacle Parapapam, qui réduira le temps que la chanteuse pourra consacrer aux fêtes familiales. Mais il y a également l’état de santé de son frère Jimmy, dont la forme varie grandement d’une journée à l’autre en raison des traitements de chimiothérapie.

C’est donc sous les signes de la souplesse, de la soif de vivre et de l’essentiel que se dérouleront les fêtes de Guylaine Tanguay cette année : « Le temps de fêtes va être un peu plus au jour le jour. On espère, on garde ça positif, mais on ne peut rien prévoir, et on va prendre tout ce qu’on peut, comme d’habitude. L’important, c’est qu’on puisse se voir, et les flaflas, on va les mettre de côté. Ce n’est pas grave du tout : on se reprendra d’autres fois. »