Partout dans le monde, les femmes vivent plus longtemps que les hommes. Ça n’a pas toujours été le cas : jusqu’au 20e siècle, les personnes des deux sexes avaient généralement des espérances de vie similaires. Quelle est la cause du changement de cap qui a eu lieu au cours du dernier siècle? Les scientifiques ne s’accordent pas sur une seule raison, mais de nombreux facteurs jouent un rôle. Examinons quelques-uns des plus courants.
Certaines maladies touchent plus souvent les hommes
Il faut d’abord savoir que les hommes ont plus de risques de souffrir de certains types de cancer. Par exemple, ils sont quatre fois plus susceptibles que les femmes de recevoir un diagnostic de cancer de la vessie. De même, les membres de la population masculine sont plus nombreux que les personnes de sexe féminin à mourir d’un mélanome, le type de cancer de la peau le plus grave, selon une étude de l’Association canadienne de dermatologie.
Le diabète est également un problème de santé qui touche plus les hommes : plus de 14 % des hommes âgés sont atteints de diabète de type 2, contre environ 9 % des femmes de plus de 70 ans, selon une recherche publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism. Si le diabète de type 2 n’entraîne pas nécessairement une mort précoce, il peut augmenter le risque de décès d’une personne.
De plus, les hommes ont deux fois plus de risques que les membres de la population féminine de mourir d’une maladie chronique du foie, selon une recherche publiée dans le journal Gastroenterology and Hepatology. Cette maladie, qui entraîne la détérioration des fonctions du foie, est une cause de décès de plus en plus fréquente dans les pays en développement.
Au contraire, les femmes courent moins de risque de souffrir d’une maladie cardiaque. Généralement, elles développent ce type d’affection de sept à dix ans plus tard que leurs homologues masculins. Cette différence pourrait signifier que les hommes ont un risque plus élevé de subir une crise cardiaque. Ajoutons à cela que les femmes ont plus de chances de bénéficier d’un traitement de prévention de base pour les maladies cardiaques, selon une étude de The Lancet. La même étude a montré que les traitements destinés aux femmes sont plus susceptibles d’être efficaces que ceux destinés aux hommes.
Enfin, des études suggèrent que les représentants de la gent masculine sont moins bien préparés que les femmes à combattre les maladies, car leur système immunitaire n’est pas aussi réactif que le leur. Celui-ci aurait également tendance à s’affaiblir davantage que celui des femmes avec l’âge.
Les mauvaises habitudes typiquement masculines
En plus d’être plus à risque de développer certaines maladies, les hommes sont plus susceptibles que les femmes d’avoir certaines mauvaises habitudes ayant un impact significatif sur l’espérance de vie. Par exemple, les Américains sont presque deux fois plus susceptibles que les Américaines de boire de l’alcool de façon excessive, selon un rapport du CDC. Une enquête réalisée en 2019 a révélé que 7 % des hommes souffraient de problèmes de consommation d’alcool, contre 4 % des femmes.
Les membres de la population masculine sont également plus nombreux à fumer que les personnes de sexe féminin. Environ 40 % des hommes dans le monde sont des fumeurs, contre seulement 9 % des femmes, selon l’Organisation mondiale de la santé. Il va sans dire que le tabagisme est lié à une grande variété de maladies, dont le cancer et les maladies cardiaques, en plus d’augmenter le risque de décès prématuré.
Les représentants de la gent masculine semblent aussi être moins friands des consultations médicales. Par exemple, les Américains sont moins susceptibles que les Américaines de voir leur médecin, d’après un sondage réalisé en 2016 par Orlando Health.
Les autres facteurs
D’autres facteurs peuvent aussi expliquer pourquoi les hommes vivent moins longtemps que leurs homologues féminins. Par exemple, en Europe et en Amérique du Nord, ils sont plus susceptibles que les femmes de mourir dans des incidents liés au travail, selon une recherche publiée par les Instituts de recherche en santé du Canada. Cela pourrait être dû au fait que les hommes occupent des emplois plus dangereux que les femmes.
Il en va de même pour les accidents de la route, qui touchent davantage les hommes, selon Permisapoints. Comme ceux-ci ont tendance à prendre plus de risques que les femmes, cela peut augmenter leurs risques d’avoir un accident mortel.
De plus, la mortalité infantile est plus élevée chez les garçons que chez les filles dans la plupart des pays du monde. Cela fait baisser considérablement l’espérance de vie moyenne des hommes.
Les représentants de la gent masculine seraient également moins intéressés et moins aptes que les femmes à construire des relations sociales solides, selon une étude publiée dans l’American Journal of Men’s Health. On y suggère que cette tendance pourrait avoir un effet négatif sur la santé mentale des hommes, ce qui expliquerait leur espérance de vie plus courte. Dans le même ordre d’idée, les hommes ont davantage tendance à se suicider, partout sur la planète. Un soutien social moins solide et les différences entre les genres pourraient en être la cause.
Comment prolonger l’espérance de vie
Comme on peut le constater, un ensemble de facteurs peuvent expliquer la différence de longévité entre les personnes des deux sexes. Toutefois, d’autres recherches doivent être menées dans les prochaines années pour mieux comprendre les phénomènes biologiques et sociaux qui sont à l’origine de cette tendance.
Quel que soit votre sexe, vous pouvez cependant dès à présent poser des gestes qui vous aideront à prolonger votre espérance de vie. Par exemple, assurez-vous de faire les examens médicaux prévus selon votre âge et n’hésitez pas à consulter votre médecin si votre santé vous inquiète. En général, les maladies, comme le cancer, sont plus faciles à traiter lorsqu’elles sont détectées tôt.