Source : Julien Faugère
Physiothérapeute fortement engagé dans la promotion de la santé, conférencier et auteur de nombreux ouvrages à succès, Denis Fortier a fait paraître Va prendre l’air !, un livre consacré à la respiration. Un guide à la fois instructif et pratique, le livre constitue également un plaidoyer passionné en faveur d’une prise de conscience collective de l’importance de la respiration et de l’urgence de s’y intéresser.
Quand la COVID-19 a frappé au printemps 2020, il y avait déjà un moment que Denis Fortier songeait à écrire un ouvrage sur la respiration et s’y préparait. Mais « comment parler de cette activité automatique que tout le monde fait, qu’on tient pour acquise et intéresser les gens », se demandait-il. Puis, un virus respiratoire est venu bouleverser nos vies.
Cette pandémie qui s’installait a modifié l’écriture de son livre et changé sa perception et son opinion sur un fait : « On sous-estime l’importance de la respiration. Pourquoi? Parce que c’est une fonction automatique. Et c’est là l’une des raisons, à mon avis, qui explique la difficulté de sensibiliser la population à l’importance de se protéger de ce virus-là. On n’a pas peur d’attraper un virus respiratoire. Si on avait dit aux gens, vous risquez d’attraper le cancer, de faire un AVC ou d’avoir l’Alzheimer, là, ils auraient eu peur pour vrai. »
L’auteur se rappelle également, en toile de fond de sa démarche d’écriture, l’écho des mots ultimes de George Floyd et de Cédric Chouviat, morts parce qu’on leur a, littéralement, coupé le souffle : I can’t breathe; J’étouffe. « Ça n’a pas pu faire autrement que d’alimenter ma réflexion », avoue-t-il.
Grandiose respiration
La première partie de Va prendre l’air !, « Grandiose », présente de façon accessible la mécanique du système respiratoire. Elle révèle du même coup l’admiration de Denis Fortier pour cette fonction vitale, mal connue et mal aimée.
À propos du diaphragme, par exemple, le muscle principal de la respiration, l’auteur ne tarit pas d’éloges : « Il est spectaculaire! C’est une coupole traversée de vaisseaux sanguins qui descend quand elle se contracte. Et il travaille sans arrêt. Son fonctionnement est absolument saisissant, et c’est un muscle qu’on ne voit pas. Mais si on le voyait, on se lèverait la nuit pour le regarder! »
L’autre élément qui l’impressionne? Les liens entre nos systèmes respiratoire et nerveux. « Le système sympathique et le système parasympathique, les jumeaux siamois du système nerveux – un qui nous excite et un qui nous calme – s’occupent de notre diaphragme et de notre respiration de façon automatique, explique-t-il. C’est aussi [grâce à ces liens] qu’on peut agir sur notre respiration et l’utiliser pour améliorer certains aspects de notre santé et de notre bien-être. »
Le fléau de la sédentarité
La sédentarité est un sujet qui préoccupe le physiothérapeute depuis longtemps, mais le confinement et l’augmentation du télétravail ont exacerbé le problème : « Il y a deux ans, vous m’auriez : “dans deux ans, M. Fortier, on va être encore plus immobile“, je vous aurais dit, “êtes-vous malade? C’est impossible.“ Mais non, c’est possible. »
Et bien que l’immobilité soit absolument néfaste du point de vue de la biomécanique, elle est également désastreuse pour la respiration. « Ça fige toute la région [du haut du corps], et on ne respire plus par l’abdomen, dit le conférencier. Et non seulement on respire par le haut du corps, mais on respire dans une amplitude extrêmement réduite. » Ce phénomène diminue la quantité d’oxygène envoyée jusqu’aux cellules par le système sanguin et entraîne des conséquences négatives.
L’endurance cardiorespiratoire (ECR)
C’est ici qu’entrent en scène l’endurance cardiorespiratoire et la nécessité de chercher à l’améliorer. L’ECR représente la capacité des systèmes cardiovasculaire et respiratoire à transporter l’oxygène, entre autres, vers les muscles et les organes. Comme tous les muscles, ceux impliqués dans cette opération souffrent d’un manque d’exercice lorsqu’ils ne sont pas suffisamment sollicités. La bonne nouvelle, c’est qu’une faible ECR n’est pas une fatalité et qu’on peut y remédier.
« Acquérir une meilleure ECR, ce n’est pas de devenir un athlète, ce n’est pas de devenir quelqu’un d’autre. C’est juste de profiter de ce qu’on a et d’aller à l’extérieur, de bouger, de marcher un peu plus », explique l’auteur, qui propose d’ailleurs dans son livre sept stratégies d’intensités diverses pour améliorer sa capacité cardiovasculaire. La première, par exemple, la bien nommée « Ultrasimple », consiste à peu près à marcher plus souvent et à monter davantage d’escaliers.
Le physiothérapeute insiste sur un point : « Mes patients et les internautes – je suis beaucoup sur les réseaux sociaux – vont me dire “moi, je ne suis pas quelqu’un de sportif, je ne suis pas en forme.“ Mais il faut ajouter le mot “maintenant“. Je ne suis pas en forme maintenant. Si vous voulez être plus en forme demain et après-demain, c’est possible pour tout le monde. »
Des propositions pour tous Va prendre l’air ! s’adresse d’ailleurs à tout le monde. Si sa seconde partie offre des solutions à des problèmes plus spécifiques comme l’asthme, le ronflement ou l’apnée du sommeil, la troisième s’intéresse à des situations plus universelles comme vouloir améliorer sa posture, soulager une douleur, ou encore, diminuer son stress.
Avec ce livre rempli d’exercices et de conseils, Denis Fortier souhaite éveiller les gens aux relations étroites entre leur système cardiorespiratoire et leur santé globale. Son souhait le plus cher? « J’espère vraiment pouvoir convaincre les gens de l’importance de la respiration pour améliorer leur qualité de vie. »
Va prendre l’air ! est publié chez Trécarré et est offert partout.
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