« Le diabète, c’est l’épidémie du XXe siècle », lance d’emblée la présidente-directrice générale de Diabète Québec, Mme Sylvie Lauzon.

Grâce à de multiples services, l’association, qui célèbre ses 70 ans cette année, poursuit sans relâche sa mission d’éducation auprès des personnes atteintes de diabète, de leurs proches et des professionnels de la santé qui leur offrent des soins.

Le diabète

Le diabète de type 1

Anciennement appelé « diabète juvénile », le diabète de type 1 est souvent diagnostiqué avant l’âge de 18 ans, mais pas toujours.

Dans le cas du diabète de type 1, le pancréas cesse de fonctionner et de produire l’insuline, l’hormone nécessaire à la régulation des taux de sucre dans le sang. La personne atteinte doit alors s’injecter de l’insuline pour compenser le manque.

Le diabète de type 1 est incurable et ses causes sont encore mal connues.

Les personnes atteintes de diabète de type 1 représentent seulement 10 % de l’ensemble de la population diabétique.

Le diabète de type 2

Le diabète de type 2, c’est celui dont on parle lorsqu’on évoque la maladie de façon générique, et qui constitue un véritable fléau.

Ce type de diabète survient lorsque le pancréas produit toujours de l’insuline, mais que l’organisme résiste à son action. Dans ce cas, le traitement médicamenteux consiste à combiner différentes molécules. Par exemple, une molécule qui augmente l’action de l’insuline et une autre qui abaisse la teneur en sucre dans le sang.

Le contrôle de la médication, le contrôle du stress, l’alimentation et l’exercice forment les quatre piliers sur lesquels repose la maîtrise du diabète de type 2.

Préjugés et génétique

« Le diabète, moi, je l’appelle le nouveau cancer du poumon et le nouveau sida, explique Sylvie Lauzon. Les gens perçoivent les diabétiques comme étant [responsables de leur condition]. “Tu as couru après, tu as mangé du sucre, tu es gros, c’est ta faute.” »

La PDG tient cependant à s’attaquer à ce préjugé, car rien n’est plus faux. Le diabète de type 2 est une maladie génétique. Une personne possède le gène en cause, ou ne le possède pas. Et même si elle possède ce gène, il est possible qu’elle ne développe jamais la maladie. C’est une loterie. « Il ne faut pas cracher sur les gens qui sont diabétiques : ils n’ont pas couru après », résume la femme qui, elle-même atteinte de diabète depuis 15 ans, n’a « jamais mangé de dessert de [sa] vie ».

Diabète Québec

Mission première : éducation

Diabète Québec se donne comme mission de fournir à tous de l’information de qualité et à jour, grâce à :

  • son site Web, qui contient plus de 900 pages de renseignements divers et qui reçoit environ 125 000 visiteurs par mois;
  • son service InfoDiabète, grâce auquel tous peuvent poser leurs questions liées au diabète, à des professionnels de la santé par courriel, par clavardage, ou par téléphone les jours de semaine, de 8 h 30 à 16 h 30;
  • des dépliants, des brochures et des guides pour les malades et les professionnels de la santé, distribués gratuitement dans les établissements de santé, les pharmacies, etc.;
  • sa revue Plein soleil, publiée quatre fois par année, réservée à ses membres;
  • la création d’une école du diabète, Universi-D, qui offre des formations aux diabétiques et aux professionnels, soit plus de 800 h de contenu pédagogique, comprenant plus de 60 capsules vidéo.

Un nouveau programme essentiel

Diabète Québec compte un comité scientifique de professionnels de la santé ainsi qu’un comité de patients qui travaillent tout au long de l’année pour trouver des solutions afin de répondre aux besoins de la population diabétique.

Sur la recommandation du second, l’association a lancé en janvier 2024 son Programme d’accompagnement pour les personnes vivant avec le diabète, afin d’aider les patients orphelins : les diabétiques de type 2 sans médecin de famille et les diabétiques de type 1 sans endocrinologue.

Entièrement gratuit, le programme propose des soins à distance et de l’éducation.

Il aide aujourd’hui quelque 1 800 patients et peut en accueillir beaucoup plus. Les personnes intéressées peuvent s’inscrire sur le site Web de Diabète Québec.

Une contribution originale à la recherche

En plus de tous les services offerts aux individus, l’association participe à la recherche par l’entremise de bourses d’excellence octroyées à des étudiants au bac, à la maîtrise et au doctorat qui s’intéressent au
diabète.

En 40 ans, Diabète Québec a ainsi distribué plus de 6 700 000 $ à de futurs chercheurs, dont certains se sont démarqués par la suite.

Surveillance et information

« Le diabète est une maladie complexe, mais qui se gère très bien si on la connaît et qu’on la
comprend », conclut la PDG.

« La clé de l’autogestion du diabète, c’est l’éducation! Et Diabète Québec est LA référence en matière de Diabète au Québec », ajoute-t-elle, en invitant toute la population à s’informer au sujet de cette maladie.

Finalement, elle recommande aux personnes de 45 ans et plus d’obtenir un bilan sanguin annuel comprenant le test d’hémoglobine glyquée, ou HbA1c, qui mesure le taux de sucre dans le sang. Les médecins, les infirmiers et infirmières, les pharmaciens et pharmaciennes ainsi que les nutritionnistes peuvent demander des bilans sanguins.

Des chiffres qui en disent long

Actuellement, au Canada, on estime que 10 % de la population souffre de diabète. 

Le diabète de type 2 est la maladie chronique no 1 au monde. Mal contrôlé, il est susceptible d’entraîner des complications. Au Canada, il est la cause no 1 :

  • de la cécité
  • des amputations non accidentelles (neuropathie)
  • des dialyses non accidentelles (reins)
  • des troubles cardio-vasculaires

Un mal sournois

Sans marques visibles et souvent sans symptômes flagrants, le diabète est susceptible de s’installer de façon très discrète. Voici tout de même quelques symptômes à surveiller :

  • Une soif intense qui donne l’impression de ne pas pouvoir être étanchée
  • Un besoin fréquent d’uriner
  • Des chaleurs intempestives – même chez les hommes
  • Chez les hommes – des problèmes de fonction érectile