Enfin, l’été approche! Nombreux sont ceux pour qui l’été signifie des séjours au chalet et tout ce que cela représente : le bruit du ruisseau, l’air pur et frais, le bruissement des feuilles dans les arbres… Mais pour pouvoir profiter de tout cela, encore faut-il que le chalet soit fin prêt et bien entretenu. Afin de bien vous guider dans la préparation de votre chalet pour l’été, nous avons discuté avec Normand Gélinas, un expert de la construction et de la rénovation qui a construit lui-même son chalet, qu’il dorlote depuis plus de 40 ans. Voici ses recommandations et ses trucs.

L’automne précédent

« L’ouverture printanière d’un chalet, ça commence à l’automne », lance d’emblée M. Gélinas, en expliquant que si certaines précautions n’ont pas été prises à ce moment, l’arrivée au chalet risque de réserver quelques surprises au propriétaire des lieux. Parmi les mesures de précaution, on compte d’abord celles qui visent à combattre les deux ennemis hivernaux que sont la neige et le froid. Par exemple, l’ajout de poutres de soutien à des endroits stratégiques peut prévenir l’effondrement d’un toit – ou même d’une galerie – si des travaux d’entretien réguliers durant les mois d’hiver ne sont pas effectués. La fermeture de l’eau et le vidage du réservoir d’eau chaude sont également nécessaires pour éviter les bris de tuyaux, tout comme le vidage du siphon en S des égouts. La toilette doit aussi être vidée complètement, à moins d’y verser de l’antigel à piscine. On ferme également le gaz ou l’électricité. M. Gélinas conseille également de « sceller » le chalet, surtout s’il est surélevé, et que le pourtour extérieur n’est pas fermé. Il faut chercher les trous et les boucher, pour éviter que des animaux – marmottes, ratons laveurs, etc. – trouvent refuge dans le bâtiment et s’y installent.

Premiers pas printaniers

Les arbres : En arrivant sur le terrain, au printemps, l’une des premières choses à observer, ce sont les arbres. Est-ce que certains sont devenus fragiles au point de risquer d’endommager une structure ou même de blesser quelqu’un? « C’est par là qu’il faut commencer, note M. Gélinas, la sécurité. » Si des arbres semblent affaiblis, il vaut mieux les abattre ou les tailler pour éviter une catastrophe.

Un bâtiment au niveau : Si on a fermé le pourtour du chalet, on enlève ce qui a été installé et on s’assure que la bâtisse est toujours au niveau. Une telle vérification dépend bien sûr du type de chalet et de la façon dont il est construit. « Si le chalet est construit avec des pieux enfoncés six pieds dans la terre ou s’il possède un solage, la structure ne bougera pas. Mais s’il est appuyé sur des blocs, comme c’est le cas de beaucoup de chalets, il faut l’inspecter. » La parfaite horizontalité du bâtiment est essentielle, en tout temps. Si on néglige de corriger une inégalité, elle risque de s’aggraver de façon exponentielle l’hiver suivant et pourrait éventuellement causer des dommages importants. Dans le cas où la structure a travaillé, M. Gélinas suggère de remédier au problème à l’aide de crics hydrauliques. Il souligne au passage que le redressage du chalet peut constituer une belle corvée de groupe. C’est une tâche qui n’est pas si compliquée à réaliser, mais qui s’effectue mieux avec quelques paires de bras supplémentaires.

Examen visuel : On fait aussi un examen visuel de tout le bâtiment, pour vérifier plusieurs choses.

• Pour voir, si, malgré les précautions prises à l’automne (ou pas), des animaux ont pu y élire domicile.

• Pour voir s’il n’y a pas, quelque part, du bois à nu qui aurait besoin d’une nouvelle couche protectrice de peinture ou de teinture.

• Pour vérifier que les joints de silicone autour des fenêtres sont toujours efficaces afin d’éviter des infiltrations d’eau dans les murs qui peuvent engendrer de la pourriture.

Enfin, pour vérifier que le toit est toujours en parfait état, encore une fois pour empêcher toute infiltration, l’ennemi numéro un. On porte une attention particulière au tour de la cheminée et des conduits d’aération.

L’intérieur :

Truc du vieux routier no 1 : En arrivant au chalet, surtout s’il est tôt dans la saison, on ouvre les portes et on allume le chauffage pour faire sortir l’humidité, afin de prévenir les dommages que celle-ci peut causer. Si la seule source d’énergie du chalet est l’électricité, il n’y a qu’à la remettre en marche. Si on possède un poêle à bois, la préparation printanière devrait inclure le ramonage de la cheminée.

Le cas du gaz propane : Si on possède des appareils au propane (poêle, réfrigérateur, etc.), il est très important, en rouvrant le gaz, de vérifier tous les endroits où il y a des joints pour s’assurer qu’il n’y a pas de fuite.

Truc du vieux routier no 2 : Pour tester les joints des tuyaux de gaz propane, on y vaporise de l’eau savonneuse. Si des bulles se forment, danger! On veille à remédier à la situation rapidement.

Truc du vieux routier no 3 : Afin de ne jamais oublier de fermer le gaz en quittant le chalet et de toujours avoir une solution de rechange pour y entrer, on cache la clé de celui-ci tout près de la bonbonne de propane. Avant de partir, ce sont les derniers gestes à poser : fermer le gaz et ranger la clé. Au retour, on va chercher la clé et on rouvre le gaz.

L’eau : Lorsqu’on rouvre l’eau, il faut aussi vérifier que les tuyaux n’ont pas subi de dommages durant l’hiver.

Truc du vieux routier no 4 : Lorsqu’on procède à la réouverture de l’eau au printemps, on pose le bout d’un morceau de bois contre le tuyau, on pose son oreille sur l’autre bout, et on écoute. Si on entend un sifflement, c’est qu’il y a une fuite quelque part. « Un stéthoscope ferait aussi l’affaire, explique M. Gélinas, mais un bout de bois “fait la job”. »

Le détecteur de fumée : Finalement, l’arrivée au chalet est un excellent moment pour changer les piles du détecteur de fumée. Un geste à intégrer sans faute dans la routine d’ouverture pour la saison.

Des travaux plus importants?

Pour des travaux de rénovation, de construction ou d’aménagement, M. Gélinas émet deux recommandations principales. D’abord, avant d’entreprendre des travaux plus importants, il faut veiller à ce que le sol soit complètement dégelé. Dans le cas contraire, les structures auraient de bonnes chances de s’affaisser lors du dégel. Ensuite, pour tous travaux, M. Gélinas insiste fortement sur l’importance de faire un plan, et ce, dans le but d’éviter les mauvaises surprises. Par exemple, l’ajout d’une fenêtre sur un mur porteur nécessite l’ajout d’un renforcement au-dessus de celle-ci. Pour des ajouts sur le terrain, comme un stationnement, une remise à bois ou encore un pavillon de jardin, le plan d’aménagement est aussi essentiel, pour déterminer si l’élément risque d’obstruer la vue, mais surtout pour tenir compte des zones d’ombre et d’ensoleillement. En effet, une remise à bois qui se retrouverait à l’ombre la majorité du temps serait peu utile pour faire sécher le bois.

À retenir

Deux notions capitales à retenir lorsqu’on rouvre le chalet:

1-La sécurité avant tout! On ne prend jamais assez de précautions pour faire les choses correctement, sans danger pour soi et pour autrui.

2-Le problème principal à éviter? Les infiltrations d’humidité ou d’eau, qui ne pardonnent pas si elles ne sont pas détectées à temps.