Le ménage : partager pour une meilleure vie à deux
La répartition du travail domestique peut être une source de conflits dans les couples, même les plus solides. Traditionnellement, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de consacrer plus d’heures de travail non rémunéré à l’organisation et aux soins du ménage.
Les statistiques démontrent qu’avant la pandémie, ce sont les femmes qui en majorité assumaient la responsabilité principale de la préparation des repas et de la lessive, tandis que le travail à l’extérieur était effectué principalement par les hommes. Le confinement à la maison, en raison de la crise sanitaire, aurait modifié quelque peu la dynamique au sein des ménages, mais la dernière enquête menée par Statistique Canada confirme que « les femmes continuent d’accomplir la plupart des tâches domestiques. »
La charge mentale du travail ménager
Beaucoup de couples pensent qu’ils répartissent les tâches ménagères de manière équitable. Cependant, c’est souvent la femme qui porte l’entière responsabilité de la planification et de la logistique de ces tâches.
C’est ce qu’on appelle la charge mentale ménagère, une notion qui englobe tout le travail invisible nécessaire au bon fonctionnement des différents aspects de la vie familiale. C’est le fait de penser continuellement aux tâches à réaliser et à la façon de les gérer. Anticiper, organiser et se souvenir des choses à faire représente un poids mental qui est source de fatigue.
La bédéiste française Emma, qui écrit régulièrement sur le sujet dans son blogue, résume bien ce concept qui date des années 80 « Les femmes doivent penser à tout, alors que les hommes ont tendance à attendre qu’on leur dise quoi faire ».
Quelques exemples précis permettent de faire la distinction entre les tâches physiques et mentales liées à la gestion du foyer.
Les tâches physiques sont faciles à identifier et sont limitées dans le temps : aller à l’épicerie, faire la lessive et préparer le repas. Les tâches mentales, elles, sont par exemple : constater que le tube de dentifrice est presque vide et prévoir d’en acheter avant qu’il n’y en ait plus; planifier les repas et penser à sortir les aliments du congélateur pour qu’ils soient décongelés à temps. Un fardeau, donc, qui se vit en continu.
La vie à deux et le ménage
Même si les enfants ont quitté le nid familial, les tâches ménagères demeurent. Voici quelques conseils pour mieux répartir ces tâches au sein du couple.
Dans un premier temps, il est important d’avoir une idée de tout ce qu’il y a à faire dans la maison pour qu’elle soit propre, rangée, confortable et réconfortante. Pour faire le tour de la question, il serait pertinent de noter toutes les tâches à effectuer, le temps nécessaire pour les réaliser et la fréquence à laquelle elles devraient être faites : semaine, mois, année. On peut aussi prioriser certaines tâches, alors que d’autres peuvent attendre les journées de pluie, par exemple.
Qui fait quoi?
Une fois la liste établie, l’heure est au partage. Avec votre partenaire, essayez de répartir les tâches le plus équitablement possible en tenant compte des envies et des préférences de chacun et du temps disponible. Vous pouvez aussi décider de distribuer les tâches ménagères de façon fixe ou à tour de rôle, ce qui permettra un peu plus de variété et moins de routine. L’idée d’un tel exercice est d’éviter les frustrations. Il serait donc important que vous déterminiez ensemble à quel moment la tâche doit être réalisée. Par exemple, la préparation du repas du soir doit se faire avant 18 heures et la cuisine doit être rangée avant le coucher.
Flexibilité, affection, bien-être
Étant donné que l’objectif ultime est de fomenter la bonne entente dans le couple, une certaine flexibilité est de mise afin que chacun se sente bien et estime que le partage est équitable. L’affection que l’on éprouve pour son partenaire et le souci de son bien-être doivent prendre le dessus si un enjeu quelconque l’empêche de s’acquitter de sa tâche.
Chacun doit être en mesure de réaliser les tâches à sa manière. La critique et la surveillance sont déconseillées. On ne passe pas derrière l’autre non plus. Mieux vaut sortir de la pièce et faire autre chose.
Faire des compliments
Si l’on constate que la cuisine est propre, que le plat est bien cuisiné ou encore que la lessive a été faite, un compliment est facile à faire et agréable à recevoir. Ce genre de reconnaissance fait toujours plaisir.
Votre partenaire a peut-être un niveau de tolérance différent du vôtre face au désordre et à la saleté. Il faut tolérer que l’autre soit plus ou moins exigeant que vous. Pour vivre en équilibre, il faut trouver un juste milieu entre le désordre généralisé et la propreté maniaque.
Miser sur l’équité
On peut arriver à un partage des tâches qui soit équitable sans qu’il soit égal. Il est possible pour un couple de se retrouver dans une situation ou l’homme exécute la majorité des tâches (ou l’inverse) parce que la situation l’exige.
S’il s’agit d’un choix concerté, l’harmonie demeure, mais si l’un des deux l’interprète comme une injustice, il risque d’y avoir conflit.
L’un fait tout, l’autre rien
Si c’est seulement un des deux qui fait tout dans la maison, il est important de se demander pourquoi. Comment en est-on arrivé à un tel déséquilibre dans le partage des tâches? Est-ce une question de contrôle, de vouloir que les choses soient faites d’une manière et non d’une autre? Il est possible de changer cette situation en en parlant avec l’autre.
Des discussions franches
Les tâches ménagères ne passionnent personne, ou presque. L’important est de trouver un équilibre dans le partage. Commencer par faire un état des lieux permet d’entamer une discussion à partir d’éléments concrets, d’avoir une vue d’ensemble et d’envisager des solutions.
Évidemment, aujourd’hui, il n’y a aucune raison pour que le ménage soit réservé aux femmes. Surtout lorsque les enfants ont quitté le nid et que les parents reprennent leur vie de couple. L’équilibre dans le partage des corvées ménagères passe par des discussions franches pour tenir compte des disponibilités, des affinités et des envies de chacun.