Les allergies sont une réponse complexe du système immunitaire face à une substance considérée comme étrangère, ou allergène. Qu’elles soient environnementales ou alimentaires, elles peuvent se manifester à tout âge et durer toute une vie, tout comme elles peuvent disparaître subitement ou après un processus de désensibilisation.

Selon la Société française d’allergologie, on estime que 25 à 30 % de la population des pays industrialisés est touchée par une maladie allergique. Comme les allergies sont si répandues, il est crucial de comprendre les types les plus communs ainsi que les symptômes qui y sont associés afin de mieux les prendre en charge et les prévenir.

Symptômes courants

Malgré leur diversité, toutes les maladies allergiques ont une caractéristique en commun : elles résultent de la rencontre entre un système immunitaire hypersensible et des substances précises. Pour qu’une réaction allergique se produise, une prédisposition génétique et une exposition à l’allergène sont nécessaires.

Les réactions allergiques typiques incluent des symptômes cutanés comme des démangeaisons, des gonflements ou des irritations de la peau, des problèmes respiratoires tels que la toux, les éternuements, l’essoufflement et des sifflements, ainsi que des irritations oculaires. Dans les situations plus graves, un choc anaphylactique, caractérisé par une baisse de la pression artérielle et des difficultés respiratoires graves, nécessite l’administration immédiate d’épinéphrine au moyen d’un auto-injecteur, communément appelé « Epipen ». Les traitements courants pour ces symptômes comprennent la prise d’antihistaminiques, qui agissent rapidement pour atténuer les réactions, mais qui ne les préviennent pas.

Les allergies alimentaires

Des études indiquent que plus de 160 aliments peuvent provoquer des réactions allergiques graves. Cependant, Santé Canada recense neuf allergènes responsables de plus de 90 % de ces réactions. Il s’agit des arachides, du blé, du lait, de la moutarde, de divers types de noix, des œufs, ainsi que des poissons, des crustacés et des mollusques, sans oublier le sésame et le soja.

L’allergie aux arachides est non seulement l’une des plus courantes, elle est également l’une des plus dangereuses, puisqu’elle peut être fatale. Touchant environ 2 % de la population en Occident, elle peut se développer très tôt, et contrairement à d’autres allergies, celle aux arachides ne semble pas disparaître à l’âge adulte. Elle requiert une grande vigilance puisque l’arachide se cache dans de nombreux aliments du commerce comme les biscuits, les barres de céréales, les crèmes glacées, certains pains et pâtisseries, les plats préparés et même la bière.

Il faut noter qu’une personne allergique à un type de noix ne l’est pas automatiquement à tous les autres. Dans cette catégorie, on retrouve les amandes, les noisettes, les noix de Grenoble, les noix du Brésil, les noix de cajou, les noix de pécan, les pistaches, les pignons et les châtaignes. En plus des symptômes habituels d’allergie, les noix peuvent provoquer des problèmes intestinaux ou cardiovasculaires. Il est recommandé aux personnes allergiques aux noix de toujours avoir leur auto-injecteur d’épinéphrine sous la main.

Parmi les autres allergies alimentaires les plus courantes chez l’adulte, l’hypersensibilité aux sulfites toucherait une personne sur cent. Les sulfites sont des substances présentes naturellement dans certains aliments ou ajoutées comme agent de conservation ou de blanchiment dans des aliments et boissons. On les retrouve dans le vin, le champagne, la purée déshydratée, la moutarde, les fruits déshydratés et certains jus de fruits. Si cet ingrédient est sans danger, certaines personnes y sont particulièrement sensibles. Elles peuvent alors avoir des symptômes allergiques, surtout si elles sont asthmatiques. Cela peut se manifester par un mal de tête, une congestion nasale, des démangeaisons ou parfois une gêne respiratoire.

Selon un rapport de la World Allergy Organization, 10 % de la population mondiale serait également affectée par une allergie aux médicaments. Cela concerne les antibiotiques comme la pénicilline, ainsi que l’aspirine et d’autres médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’ibuprofène.

Les allergies d’origine animale

Les allergies aux animaux à poils sont dues aux substances que l’on retrouve dans le pelage, telles que des traces d’urine, d’excréments, de peaux mortes ou de salive. Ce type d’allergie touche 10 à 20 % de la population mondiale. Il a été démontré que les allergies aux chats sont deux fois plus fréquentes que celles aux chiens. De plus, elles peuvent s’étendre à d’autres mammifères poilus comme les chevaux, les rats, les lapins, les hamsters et les cochons d’Inde.

Le venin des insectes comme les abeilles, les guêpes, les frelons, les bourdons et les fourmis peut également provoquer des réactions allergiques. Dans la plupart des cas, lorsque la réaction est non allergique, on observe simplement un petit gonflement ou des rougeurs à l’endroit de la piqûre. Si on constate de l’urticaire, des boursouflures généralisées, des vertiges, des nausées, des vomissements ou des troubles de la respiration, il peut s’agir d’une allergie à traiter avec des antihistaminiques ou un auto-injecteur d’épinéphrine.

Les allergies respiratoires

Les acariens et la poussière de maison sont la principale cause des allergies respiratoires. Les acariens sont des insectes microscopiques qui vivent dans nos vêtements, les oreillers, les carpettes et les meubles. La réaction allergique prend la forme d’un rhume chronique ou d’une crise d’asthme. Pour s’en débarrasser, il est important de nettoyer les surfaces propices à leur prolifération.

Il faut également éviter les poussières ambiantes à la maison et maintenir un taux d’humidité assez bas. Les moisissures se forment dans les endroits humides et se propagent dans l’air. Elles provoquent alors des symptômes allergiques dans les voies respiratoires (toux, respiration sifflante) et sur les muqueuses (yeux larmoyants, peau sensible). On estime que 3 à 10 % de la population est touchée par cette allergie. Dans la maison, vous pouvez vous débarrasser des moisissures en contrôlant l’humidité et en maintenant une température entre 20 et 21 degrés Celsius.

La propagation dans l’air des pollens et graminées est à l’origine de la rhinite saisonnière, communément appelée « rhume des foins ». Les pollens sont les petites particules produites par les arbres pour se reproduire et transportées par le vent, qui sont ensuite inhalées, provoquant alors des symptômes du rhume : yeux rouges, nez qui coule et toux.

Autres allergies environnementales

Le latex est un allergène que l’on retrouve surtout dans le milieu médical, comme dans les gants. Il est aussi présent dans certains préservatifs ou d’autres objets du quotidien : lunettes de natation, bonnets de bain en caoutchouc, ballons… Les réactions allergiques peuvent être locales (eczéma, démangeaisons, rougeurs), respiratoires (difficultés à respirer, toux, essoufflement) ou oculaires (yeux qui piquent ou qui pleurent).

Des métaux comme le nickel, le chrome, l’argent ou même l’or constituent des allergènes. Ils peuvent provoquer des réactions cutanées comme des rougeurs ou des démangeaisons, des irritations ou de l’eczéma. Parmi ces métaux, l’allergène le plus courant est le nickel, surtout utilisé dans la confection de bijoux. Il est responsable de réactions allergiques d’environ 10 à 15 % de la population mondiale.

Si vous avez des réactions indésirables à certains produits ou si vous n’êtes pas certain de souffrir d’une allergie, consultez votre médecin de famille ou un spécialiste de la santé.